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Antibiotiques : la Cour des comptes identifie des leviers pour réduire la consommation excessive des Français

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Dans son référé du 14 février, la Cour des comptes s’alarme. En 2015, 1 300 tonnes d’antibiotiques ont été consommés en France, dont 730 pour la santé humaine et 570 en santé animale, faisant de la France l’un des leaders européens dans le domaine. Pour comparaison, les Néerlandais consomment trois fois moins d’antibiotiques, sans qu’aucune raison n’explique cet écart. Pour la Cour, force est de constater que les deux derniers plans de réduction de la consommation d’antibiotiques en ville ont été un échec.

Outre l’économie de 400 millions d’euros qu’elle pourrait représenter pour l’assurance maladie, la baisse de la consommation d’antibiotiques est un enjeu majeur de santé publique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) alertait en 2014 sur les conséquences dévastatrices de l’antibiorésistance, qui pourrait mener à un monde où « des infections courantes et des blessures mineures qui ont été soignées depuis des décennies pourraient à nouveau tuer ». Aujourd’hui en France, entre 2 000 et 12 500 décès ont été attribués à l’antibiorésistance.

Pour réduire cette consommation excessive, la Cour des comptes identifie trois leviers :

  • Justifier les prescriptions d’antibiotiques par des tests, notamment les tests rapides d’orientation diagnostiques (TROD) « angine », utilisés par seulement 40 % des médecins. Ils permettent de distinguer les affections virales pour lesquelles les antibiotiques ne sont pas pertinents, des affections d’origine bactérienne.
  • Pour éviter les prescriptions trop approximatives et aider au choix de la molécule nécessaire, il serait nécessaire de déployer les logiciels d’aide à la prescription et d’insister sur l’enseignement de l’infectiologie dans les maquettes pédagogiques de étudiants de médecine.
  • Adopter un mode de dispensation des antibiotiques à l’unité, plutôt que par boîte, afin de limiter l’automédication et d’économiser 10 % de la consommation totale.

La Ministre de la santé Agnès Buzyn a répondu à ce référé. Elle souligne que la pertinence des prescriptions est précisément l’un des objectifs de la stratégie nationale de santé établie dès 2017 et que les actions menées sur ce thème « recouvrent en grande partie les mesures préconisées dans vos conclusions ».

La Ministre rappelle que la mise à disposition et la promotion de l’usage des TROD est une mesure du plan Priorité Prévention adopté en avril 2018. Concernant les logiciels d’aide à la prescription des médecins, elle indique que la Haute Autorité de Santé (HAS) doit valider leur utilisation et la méthode de leur maintenance « avec l’aide des spécialistes concernés ». Quant aux antibiotiques à l’unité, ils devraient être testés parmi les antibiotiques les plus prescrits pour lesquels il existe une présentation adaptée.

Source : Prévissima

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